La réactivation de la commission des permis de Construire ordinaire et ses enjeux administratifs

Date de l'événement : 2024-10-10

Ce matin, la Commission des Permis de Construire Ordinaire (PCO) s'est réunie sous la présidence du Maire de Djibouti, M. Saïd Daoud Mohamed. Bien que cette réunion soit régulier , elle prend une importance particulière dans un contexte où la gouvernance locale est mise à l'épreuve par des défis institutionnels et administratifs majeurs. La commission, qui se réunit deux fois par mois, joue un rôle crucial en rassemblant plusieurs entités stratégiques telles que la Direction de la Prévention et de l’Hygiène Publique, la Direction Nationale de la Protection Civile, Djibouti Telecom, l’ONEAD, et l’EDD. Cette collaboration interinstitutionnelle est essentielle pour examiner les dossiers de permis de construire, un processus qui demande rigueur et coordination entre toutes les parties prenantes. Sous l'impulsion du Maire, cette commission avait été quelque peu négligée, mais sa relance témoigne d'une volonté de renforcer la transparence et l'efficacité administrative. En réactivant cet organe, M. Saïd Daoud Mohamed envoie un message fort : celui d’un retour à une gouvernance proactive où l’administration municipale s’engage à répondre plus efficacement aux besoins des citoyens. La réorganisation de la procédure, notamment en vertu de l’Arrêté n°2015-228/PR/MHUEAT, qui impose des délais stricts pour l'instruction des dossiers, vise à fluidifier l’octroi des permis et à éviter les blocages bureaucratiques. Cette réunion a mis en lumière un enjeu central de l'administration : la nécessité d'une coordination parfaite entre les institutions pour accélérer les décisions tout en respectant les réglementations en vigueur. Cependant, les propos du Maire soulignent une autre préoccupation : la nécessité d’un engagement collectif des institutions, un objectif qui reste difficile à atteindre. En outre, le Maire a en effet déploré l’absence répétée du représentant de la Direction de l’Aménagement Territorial et de l’Urbanisme de l’Habitat (DATUH), un manquement qui symbolise les résistances internes à l’administration djiboutienne. Le boycott manifeste du Directeur de la DATUH, selon les mots du Maire, soulève des questions sur la cohésion de l’appareil administratif. Ce refus de participer à la commission n’est pas anodin, et témoigne d’un malaise plus profond au sein de l’administration publique, entre respect des protocoles et divergences sur la légitimité des instances de gouvernance. Or, cette situation expose un paradoxe : alors que la commission vise à améliorer les processus administratifs, certaines institutions semblent freiner cet élan, en contestant implicitement la validité ou la nécessité de ces réunions. Les réactions des autres membres, unanimes dans leur condamnation du comportement du Directeur de la DATUH, montrent bien l’ampleur du problème. Le soutien apporté au Maire reflète une volonté de défendre la cohérence de l’action publique, mais il met aussi en lumière les luttes de pouvoir internes qui peuvent paralyser la prise de décision collective. Cet incident pourrait bien être un déclencheur pour une réforme plus profonde de la gouvernance locale. Le Maire, en appelant à une meilleure coordination et en mettant en lumière les manquements de certaines institutions, semble poser les bases d’une réforme visant à rétablir l’autorité de la mairie dans les décisions liées à l’aménagement urbain. Il s’agit là d’un enjeu politique majeur, car la gestion des permis de construire est un domaine crucial pour le développement économique et social de Djibouti, où l’urbanisation rapide doit être encadrée par des règles claires et appliquées de manière équitable. Cependant, le climat de convivialité qui a marqué la réunion ne saurait masquer les tensions sous-jacentes. Les appels à une franche collaboration sont autant de signaux d’alerte sur les dysfonctionnements actuels. Toutefois, la détermination du Maire à garantir la transparence et l’efficacité administrative, comme en témoignent ses déclarations, pourrait permettre de restaurer la confiance entre les différentes institutions et de renforcer la gouvernance locale. Pour rappel, la Commission des Permis de Construire Ordinaire joue un rôle central dans la politique de la ville à Djibouti, en agissant comme un organe de régulation et de coordination pour le développement urbain. Elle garantit que les projets de construction respectent les normes en vigueur en matière d’urbanisme, de sécurité publique, d’hygiène et d’infrastructures, tout en veillant à une harmonisation des initiatives entre les différents acteurs publics. En délivrant ou en ajustant les permis de construire, la commission influence directement la configuration des espaces urbains, contribuant ainsi à un aménagement cohérent et durable de la ville. Par sa capacité à accélérer ou freiner les projets de construction, elle devient un levier important dans la mise en œuvre des politiques publiques d'expansion, de modernisation et de développement infrastructurel, répondant aux besoins d'une population en pleine croissance tout en soutenant les priorités économiques et sociales dans le respect de la feuille de route établie par le chef de l’État S/E Ismail Omar Guelleh . Par ailleurs , la réactivation de la Commission des Permis de Construire Ordinaire offre des perspectives prometteuses pour l'amélioration de la gouvernance urbaine à Djibouti. En rétablissant un cadre de travail rigoureux et une coordination plus fluide entre les différentes institutions impliquées, cette initiative devrait permettre une accélération notable des procédures d’octroi de permis de construire. Cela favorisera un développement urbain mieux encadré, essentiel pour accompagner l’expansion rapide de la ville. De plus, la réactivation renforce la transparence et la responsabilisation des acteurs publics, contribuant ainsi à une meilleure confiance des citoyens envers l’administration. Enfin, ce regain d’activité pourrait être le point de départ de réformes plus profondes visant à harmoniser les actions des différentes entités publiques, en surmontant les obstacles internes qui freinent encore la modernisation du service public. Enfin, cette réunion s’inscrit dans un contexte où la gouvernance locale de Djibouti est mise à l’épreuve. La réactivation de la Commission des Permis de Construire Ordinaire marque un effort louable pour améliorer les processus administratifs, mais les défis restent nombreux. L’incident avec la DATUH montre bien que la question de la légitimité et de la coordination des institutions publiques est loin d’être résolue. Le Maire de Djibouti, en se posant en garant de la transparence et de l’efficacité, devra faire face à ces résistances internes tout en s’assurant du bon fonctionnement de l’administration municipale.